L’immunité au naturel : plantes médicinales et compléments utiles

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En cette période où le temps froid et humide et le ciel grisonnant nous rappellent que l’hiver arrive à grand pas, il est temps de se préoccuper de son immunité. Encore plus en cette période, histoire d’affronter sereinement la saison redoutée des grippes, sinusites et j’en passe… Fort heureusement, dame nature est toujours présente pour nous aider. Aussi nous allons découvrir au fil de cet article divers plantes médicinales et compléments utiles, ainsi que des indications pour apprendre à les utiliser.

Le cynorhodon

« Fruit » de l’églantier (Rosa canina) comme de nos rosiers cultivés, le cynorhodon est une véritable bombe nutritionnelle ! Il est particulièrement intéressant pour booster votre immunité et faire le plein d’énergie.

Rameaux d’églantier (Rosa canina) garni de cynorhodons, stimulant naturel de l’immunité – ©Pixabay license

Ce qu’on apprécie particulièrement chez lui, c’est son incroyable richesse en vitamine C. Avec en moyenne 500 mg de vitamine C/100 gr de poudre il en contient 10 fois plus que les agrumes ! (voire le guide nutritionnel des plantes sauvages et cultivées , François Couplan, éditions Delachaux & niestlé pour référence). Voilà qui en fait un allié de choix, la vitamine C étant indispensable au maintient d’un système immunitaire performant et à la lutte contre les affections les plus courantes (rhumes, grippes, etc.).

Le cynorhodon est également riche en flavonoïdes et en caroténoïdes, qui contribuent à son activité antioxydante. Il contient également du magnésium, du cuivre et de la vitamine E, etc. Et avec ça une belle promesse de vitalité durant tout l’hiver ! Il a également fait preuve de son action anti-inflammatoire lors d’études in vitro et même cliniques. Il est ainsi recommandé pour apaiser les douleurs articulaires et rhumatismales. Un combo intéressant pour les personnes à l’immunité fragile qui souffrent de ces maux. 
Traditionnellement, le cynorhodon est utilisé par voie orale sous forme de tisane des « fruits », ou sous forme de poudre, parfois compactée en comprimés. Il est inscrit à la pharmacopée Européenne et dispose d’une monographie de contrôle. Il est généralement aisé de s’en procurer dans tout commerce. Cependant je préconise un achat en pharmacie ou en herboristerie, ce qui vous donnera l’occasion de demander l’avis d’un professionnel au passage. Il n’existe pas de contre-indication aux doses thérapeutiques usuelles. Néanmoins, un ajustement de la posologie est possible en fonction de l’âge et de la faiblesse immunitaire du sujet. (référence :  Du bon usage des plantes qui soignent, Dr Jacques Fleurentin, éditions Ouest-France). 
Pour les plus aventureux, la cueillette est possible, nous sommes en pleine saison. Il suffira d’attendre que les fruits virent au rouge sombre et deviennent mous au toucher. Je vous conseille cependant de vous munir de gants épais. Histoire de vous protéger des aiguillons de l’églantier. Sans oublier de vous armer de patience pour la récolte qui s’annonce fastidieuse !
 

Le thym

Bien connu pour son usage culinaire, ce sous-arbrisseau originaire des régions méditerranéennes est (à mon sens) parmi nos plantes indigènes, l’un des plus grands trésors que la nature nous ait prodigué.

Thym (Thymus vulgaris) en fleur – ©Pixabay license

Car au-delà de son utilité certaine en tant qu’aromate, cette plante médicinale a bien plus à nous offrir. Tout d’abord, il est l’un des plus puissants anti-infectieux naturels que nous possédons. Les extraits hydroalcooliques ont démontré leur efficacité sur de nombreux virus et bactéries. En particulier celles responsables des affections bronchiques, et également contre la bactérie Helicobacter pylori, responsable d’ulcères, gastrites ou même de cancers de l’estomac. Il possède également un pouvoir antioxydant et anti-inflammatoire, efficaces pour protéger les organes en renforçant la défense des cellules contre les radicaux-libres. (référence :  Du bon usage des plantes qui soignent, Dr Jacques Fleurentin, éditions Ouest-France).

En tant qu’expectorant et antitussif, il est aussi très utile pour lutter contre la toux et les maux de gorge. Pour toutes ces raisons, le thym est à préconiser aussi bien en prévention contre les rhumes, bronchites et autres affections hivernales, que comme remède lorsque la maladie est déjà installée. Il est recommandable dans un premier temps de se tourner vers la phytothérapie pure, en utilisant la plante (fraîche ou séchée) en infusion. L’extraction des principes actifs est simple à réaliser et cette voie d’administration ne demande pas de précaution particulière pour le thym (hormis pour les femmes enceintes ou allaitantes). Contrairement à l’usage de son huile essentielle, qui peut être agressive voire toxiques à forte dose.


N.B : à propos de l’infusion

Pour qu’une infusion soit efficace, il est nécessaire de respecter quelques principes de base. Notamment éviter l’eau bouillante, qui détruit les principes actifs. Une eau chauffée à 80°C est efficace sans altérer les constituants présents dans les plantes. Une bouilloire à température réglable peut avoir toute son utilité ! Il faut également veiller à couvrir votre tasse ou votre théière pour éviter que les molécules ne s’échappent avec la vapeur d’eau, et enfin bien choisir vos plantes. Les sachets du commerce sont à proscrire au profit des plantes issues de petits producteurs. Vous en trouverez en magasin bio, en herboristerie ou dans certaines pharmacies. Ces dernières, généralement présentées entières ou mieux encore en totum (mélange des feuilles entières, fleurs, tiges, etc.), ne sont pas réduites en fragments minuscules ayant perdu toute efficacité au fil du temps…

Pour le thym en particulier, choisissez le avec une provenance qui correspond à son milieu d’origine (Provence). Il n’en sera que meilleur et plus concentré en principes actifs, ayant bénéficié d’un sol et d’un ensoleillement optimaux ! Dans son ouvrage Se soigner par les plantes, le Dr Gilles Corjon indique la posologie suivante :
– Infuser 15 g de sommités fleuries pour 1L d’eau
– Boire 3 tasses/jour
Voilà qui pourra booster votre immunité et vous aider à surmonter votre rhume hivernal. En cas d’affection respiratoire plus sérieuse (bronchite), la posologie peut être augmentée en fonction du sujet. Demandez conseil à un professionnel et bien entendu, consultez votre médecin si les symptômes persistent ou s’aggravent. Il n’y a pas de contre-indication aux doses thérapeutiques présentées ici. 
 

Le sureau noir

Je vous en ai longuement parlé dans un précédent article. Le sureau noir est une bonne plante médicinale un allié de choix pour votre immunité ! Tout comme le thym, il sera utile à la fois en prévention et comme remède.

Rameau de sureau noir (Sambucus nigra), plante médicinale – ©Pixabay license

Au printemps, l’arbuste nous offre ses fleurs odorantes, dont la forme évoque celle des ombelles d’Apiacées (il s’agit botaniquement parlant de corymbes). Si elles ont tout leur intérêt en cuisine pour confectionner boissons gazeuses rafraîchissantes, ces dernières ont aussi des propriétés médicinales.  Elles sont réputées pour leur action sudorifique (qui stimule la sudation), particulièrement utile pour rafraîchir l’organisme en cas de fièvre.

Plus tard dès la fin de l’été, ces dernières laissent place à de nombreuses petites baies noires, gorgées d’antioxydants ! Dans son livre Du bon usage des plantes qui soignent, le Dr Jacques Fleurentin nous fait part de leur pouvoir antiviral puissant. Elles seraient particulièrement efficace sur les virus de la grippe : en stimulant l’immunité, le passage des virus dans les cellules est carrément stoppé !

Les fleurs ne semblent pas évidentes à trouver dans le commerce, hormis peut-être sur le net et en herboristerie. Le mieux est alors de privilégier la cueillette lorsque cela est possible (vous référer à cet article pour apprendre à reconnaître l’arbuste) et d’opérer le séchage vous même. Idem pour les baies, qui peuvent également être séchées et conservées pour un usage ultérieur. Fleurs comme fruits sont traditionnellement utilisés en infusion, mais il est également possible de préparer avec les baies un délicieux sirop pour profiter de ses bienfaits tout en se faisant plaisir. Je vous laisse découvrir ici la recette donnée par l’excellent herbaliste Christophe Bernard. Il n’y a pas de contre-indication avec le sureau aux doses thérapeutiques usuelles.

La propolis

Il ne s’agit pas vraiment d’une plante, mais plutôt d’une multitude de plantes. Car la propolis est créée par les abeilles à partir de la résine récoltée sur l’écorce et les bourgeons de différents arbres. Elle possède d’innombrables propriétés médicinales, dont il serait dommage de s’en priver !

Récolte de la propolis, excellent stimulant naturel de l’immunité – ©Creative commons

Tout d’abord, il existe différent type de propolis. Les plus colorées (vert, rouge) sont originaires des régions tropicales, tandis que notre propolis locale est généralement d’une teinte sombre, presque noire. Celle-ci est composée majoritairement de résine, mais aussi d’huiles essentielles (jusqu’à 10%) et de pollen en moindre quantité.

Un drôle de mélange, qui se révèle extrêmement intéressant pour ses propriétés antivirales, antibactériennes et même antifongiques. Diverses études ont ainsi prouvé son efficacité pour venir à bout de virus (herpès, grippe, rhinite, etc.) et de bactéries résistantes (staphylocoques, streptocoques, etc.). La propolis est également un puissant antioxydant, qui stimule naturellement les défenses immunitaires et booste l’organisme. Elle est encore anti-inflammatoire, antiulcéreuse, régénérante, etc. et même antitumorale.
De nombreuses formes sont disponibles sur le marché (spray et pastilles pour la gorge, gélules, teinture mère, baume, etc.). Le choix sera fait en fonction du problème à traiter. Quelque soit la forme, préférez la propolis locale et bio pour limiter l’absorption d’antibiotiques. Car malheureusement nos petites abeilles aussi sont dopées en élevage conventionnel pour lutter contre le varroa… En traitement préventif, une cure de 3 semaines avec 10 à 15 gouttes de teinture diluée dans de l’eau est possible à chaque intersaison. Il n’y a pas de contre-indication à l’usage de la propolis, hormis pour les femmes enceintes ou allaitantes, ainsi que les enfants. Des réactions allergiques rares sont possibles chez les personnes sensibles, demandez donc conseil à un professionnel.

La vitamine C

Encore une fois il ne s’agit pas d’une plante. Mais je ne pouvais pas m’empêcher de vous en parler puisque nous sommes en plein dans le sujet. Aussi il s’agit d’un élément essentiel au bon fonctionnement de notre organisme et de notre immunité, dont on sous-estime trop souvent l’importance et les bienfaits.
Consommez régulièrement des fruits et légumes frais pour obtenir votre ration de vitamine C – ©Pixabay license

La vitamine C intervient en effet dans des centaines de processus (production de collagène, formation des tissus, des os, etc.). Ainsi une carence prononcée aboutit à une maladie grave, le scorbut, aussi connue sous le nom de « maladie du marin ». Par ailleurs, la vitamine C n’est pas synthétisée par notre propre organisme. Nos apports doivent donc provenir essentiellement de notre alimentation qui doit être riche en fruits et légumes crus (très fragile, elle est détruite à partir de 60°C) pour combler nos besoins.

Or, comme vous le savez probablement, aujourd’hui nos fruits et légumes sont de moins en moins riches en nutriments. Notamment à cause de l’agriculture intensive qui appauvrit énormément le sol. Il devient donc presque indispensable de se supplémenter pour éviter les carences, malheureusement nombreuses dans notre société. Mais il convient encore une fois de bien choisir sa vitamine C pour une efficacité optimale. Il faut savoir qu’auparavant, la dose de référence recommandée pour un adulte entre 20 et 60 ans était de 60 mg/jour pour être en pleine santé, ce qui correspond plutôt au minimum légal pour éviter les carences. Aujourd’hui l’apport journalier recommandé d’après l’ANSES est de 110mg. Voilà qui est déjà mieux. Mais ce n’est pas suffisant pour qu’elle puisse jouer parfaitement son rôle de protecteur antioxydant et nous éviter les maladies. Ainsi, le dosage préconisé est plutôt de 500 mg/jour et même 1000 mg/jour pour les sportifs et les fumeurs, le tabac diminuant la concentration de la vitamine C dans le corps. Ceci afin d’entretenir le système immunitaire et prévenir les risques de troubles cardiovasculaires, diabète, cancers, et autres maladies « de civilisation ».

Bon complément et bon dosage

Il faut donc d’abord veiller à trouver un complément qui propose le bon dosage. Certains compléments sont à éviter. Notamment les pastilles effervescentes, qui contiennent souvent trop peu de vitamine C et sont surtout riches (trop) en sodium. Les spécialistes conseillent donc un complément à base d’acide L-ascorbique pur que l’on peut trouver en poudre par exemple, à diluer dans de l’eau. Cela a un petit goût acidulé, facilement supportable. Le must du must serait la vitamine C liposomale, qui présenterait une biodisponibilité optimale. De vous à moi, obtenir de la vitamine C liposomale de qualité est parfois relativement cher. Il est donc plus simple de se tourner vers la forme L-ascorbique en poudre.
Autre fait, il faut savoir ensuite qu’au-delà d’une prise de 100 mg, une partie de la vitamine C ingérée ne pourra être absorbée et sera éliminée dans les urines. Il est donc conseillé de fractionner la prise en plusieurs petites dose si vous devez prendre 500 ou 1000 mg. En cas de symptômes de maladie qui commencent tout juste à se manifester (vous vous levez avec la gorge qui gratte, le nez pris…), vous pouvez même prendre de petites doses (50mg) toutes les heures, pour stimuler régulièrement l’immunité et vous débarrasser du virus avant même qu’il ne commence à proliférer. C’est une méthode que j’ai moi même expérimentée, ainsi que mon entourage et nous avons constaté son efficacité ! Si cela vous paraît trop contraignant, faites toutes les 2h ou toutes les 3h, en fonction de vos possibilités. L’essentiel étant de fractionner les doses pour stimuler régulièrement vos défenses.
Il n’existe pas de contre-indication à la prise de vitamine C, ni de risque de surdosage, hormis pour les personnes sujettes aux calculs rénaux.

Conclusion

Voilà tout, j’espère que ces quelques conseils pourront vous aider à passer l’hiver sereinement, en prenant soin naturellement de votre corps et de vos défenses immunitaires. Sans oublier qu’une hygiène de vie adéquate, avec sommeil en suffisance, alimentation équilibrée et activité physique régulière, est déjà la base pour être en forme et prévenir les risques de maladie.
 Bonne santé à tous !

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