Le chêne, médicinal et comestible !

propriétés thérapeutiques du chêne

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Un caractère majestueux et empreint de symbolisme, une allure et des feuilles caractéristiques, etc. Le chêne est bel et bien un arbre légendaire et or du commun. Probablement le tout premier que l’on apprend à reconnaître au cours de l’enfance. Bien que très populaire, ses propriétés thérapeutiques et alimentaires semblent pourtant assez méconnues. Ou tout du moins, passées de mode. Qu’à cela ne tienne : redécouvrons ses bienfaits et ses usages dans ce nouvel article !

propriétés thérapeutiques du chêne
Vieux chêne, Quercus spp. – ©Pixabay

Un peu de botanique…

Avant d’évoquer les propriétés thérapeutiques du chêne, il est important d’apprendre à le connaître dans son environnement. Commençons donc par étudier ses spécificités botanique. Le chêne est un arbre remarquable et robuste, pouvant facilement atteindre 30 à 40 m de haut. Dans de bonnes conditions, il peut vivre jusqu’à 500 ans, voire bien plus ! Son écore crevassée est habillée d’écailles plus ou moins rectangulaires ou carrées. Il s’agit d’un arbre dit « monoïque », portant deux types de fleurs unisexuées. Ses fleurs mâles sont groupées en chatons allongés et pendants, tandis que ses fleurs femelles sont solitaires ou groupées par 2-3 en glomérules. Elles donnent des fruits ovales (les glands !), entourés d’une cupule écailleuse en soucoupe, qui renferment une unique graine. Ses feuilles caractéristiques sont alternes, inversées et lobées.

Un chêne, des chênes, etc.

Dans la plupart des références en phyto/herboristerie, il est fait mention du chêne pédonculé (Quercus robur). Cependant, il existe plus d’une vingtaine d’espèces de chênes en Europe. Citons le chêne sessile ou chêne rouvre (Quercus petraea), le chêne vert (Q. ilex), ou encore les chênes lièges et chênes chevelus, etc.

glands comestibles

Si certaines espèces sont plutôt méditerranéennes (ex : chêne vert), la plupart se rencontrent simultanément dans nos milieux forestiers. Tout dépendra en réalité du type de sol.

Bonne nouvelle : toutes ces différentes espèces de chênes peuvent être utilisées de manière interchangeable, et toutes portent des glands comestibles ! Ainsi, aucun risque de confusion en perspective. Et tant mieux, car certaines espèces ont tendance à s’hybrider, ce qui peut vite complexifier l’identification ! Pour finir, ajoutons que les chênes font partie de la grande famille des Fagacées, aux côtés du hêtre et du châtaignier.

 

Propriétés thérapeutiques du chêne

Après ces quelques présentations, attaquons nous désormais au vif du sujet : les bienfaits et les usages alimentaires et médicinaux de ce bel arbre. Commençons par les propriétés thérapeutiques du chêne, qui sont multiples. Son intérêt majeur provient de sa richesse en tanins. Ces molécules étaient autrefois employées pour tanner les peaux de bêtes, les rendre plus solides et imperméables. En effet, les tanins ont le pouvoir de resserrer la peau et les muqueuses. Un point très utile pour soulager ces dernières en cas d’inflammation.

On emploie ainsi le chêne pour apaiser diverses problématiques internes ou externes telles que : les angines, les hémorroïdes et pertes blanches (en bains de siège), les gerçures, la diarrhée, l’eczéma suintant localisé, les aphtes et autres affections buccales, etc. Bref, tous les cas de figure où les tissus sont lésés, coulants et/ou boursouflés, et auxquels l’astringence du chêne due aux tanins va venir redonner de la tonicité.

propriétés thérapeutiques du chêne

Ce sont principalement l’écorce et les feuilles du chêne qui seront employées à cet effet. Attention toutefois, toujours en faible quantité, car les tanins en excès peuvent agresser les muqueuses du système digestif. C’est particulièrement vrai chez les personnes sensibles, ayant déjà une digestion difficile ou des troubles types polypes, syndrome du côlon irritable, gastrite, etc. Ainsi on utilisera pas plus d’une petite poignée d’écorce ou de feuilles pour 1l d’eau en décoction (revoir l’article dédié à la réalisation de l’infusion et de la décoction) pour un usage interne. Les tanins du chêne ont également un fort pouvoir antioxydant et protecteur de la sphère vasculaire, avec un effet hypertenseur (écorce).

Précautions : ne pas utiliser chez les jeunes avant 18 ans, ni chez les femmes enceintes. Déconseillé en cas de constipation et de fragilité intestinale. Les tanins sont parfois mal supportés par le système digestif, utilisez toujours de faibles quantités.

 

Sacré bourgeon !

D’autres propriétés thérapeutiques du chêne sont également très intéressantes en gemmothérapie. Son bourgeon agissant comme un véritable tonique général, est parfait pour redonner du tonus aux personnes fatiguées. Il est conseillé en complément des traitements immunostimulants et en cas de convalescence. Il est aussi indiqué pour lutter contre les intoxications aux métaux lourds en particulier l’aluminium qu’il aide à drainer (cf. Gérard Ducerf). Enfin, il aide les hommes à retrouver leur vitalité sexuelle en stimulant la production de testostérone. La dose conseillée pour la prise d’extrait de bourgeon est de 1 à 2 gouttes/kilos/jours (guide ethnobotanique de phytothérapie, G. Ducerf). En rappelant que la posologie doit être adaptée à votre situation par un professionnel compétent !

 

Usages alimentaires : les glands, comestibles ?

Nous avons fait le tour des diverses propriétés thérapeutiques du chêne, mais ce dernier a d’autres tours dans son sac… Car non non, il ne s’agit pas d’une légende : tous les chênes portent bel et bien des glands comestibles. Ce qui fût très utile à nos ancêtres en période de disette.

Néanmoins, il est reconnu que certaines espèces donnent des fruits meilleurs que d’autres et surtout plus simples à l’usage, car beaucoup moins concentrés en tanins. Car comme les feuilles et l’écorce, les glands en renferment une certaine quantité, bien trop pour être consommés tels quels en réalité. Il faudra donc vous armer de patience après la récolte, et faire bouillir les fruits dans pas moins de 3 eaux avant toute consommation. Et parfois plus, jusqu’à ce que l’eau devienne claire (les tanins la rendront très sombre lors des premiers bouillons, il faudra les éliminer au maximum).

Une fois passé cette étape fastidieuse, les glands pourront être utilisés pour confectionner des bouillies nourrissantes, des pâtés végétaux ou crèmes sucrées, ou séchés et moulus en farine que l’on pourra ajouter à des gâteaux, biscuits, etc. Torréfiés, ces derniers donnent également un bon succédané de café. Seuls les glands du chêne vert, presque dépourvus de tanins, seraient assez doux pour être consommés simplement grillés à la poêle, tels des châtaignes.

Je n’ai pour le moment pas eu l’occasion (ni le courage) de tester des recettes. Cependant, je me souviens d’avoir goûté un gâteau aux glands, relativement bon, mais quelque peu étouffe chrétien… Lorsque j’aurai expérimenté et fait le tour des différentes recettes proposées sur le net ou dans les livres, je ne manquerai pas de vous faire partager mes trouvailles ici. En attendant, n’hésitez pas à partager en commentaire vos expériences, heureuses ou non…

Belles découvertes, et à très bientôt !

 

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