Cèdres, pins, sapins, mélèzes, etc. plongez au cœur de la forêt pour découvrir les innombrables vertus des arbres résineux…
Depuis la nuit des temps, les hommes ont puisé dans la nature des remèdes pour soulager leurs maux. Parmi les trésors végétaux les plus précieux, les arbres résineux ont toujours occupé une place de choix. Par ailleurs les conifères, au-delà de leurs propriétés thérapeutiques, ont toujours été associés à la pureté, à la force et à la longévité. Personnellement, ces arbres majestueux me sont toujours apparus comme de rassurants ancêtres, dont le parfum caractéristique évoque les forêts profondes et procure un sentiment de sérénité. De la simple balade au milieu des pins à la cure de gemmothérapie, il existe mille et une façon de profiter des bienfaits de ces arbres merveilleux pour votre santé !
Une famille très ancienne
Les conifères sont des arbres et arbustes caractérisés par leurs feuilles persistantes en forme d’aiguilles ou d’écailles, ainsi que par la présence de canaux sécréteurs de résine, d’où le surnom de « résineux ». En termes de classification, ces derniers appartiennent au groupe des Gymnospermes, plantes vasculaires à ovules « nus », en opposition avec les Angiospermes, véritables plantes à fleurs dont les ovules sont protégés dans une cavité close (l’ovaire), formant un fruit après fécondation. Les scientifiques estiment que les Gymnospermes sont apparus sur terre il y a plus de 300 millions d’années, soit bien avant les Angiospermes (-130 millions d’années). Sur le plan évolutif, ces arbres peuvent donc être considérés comme les représentants les plus anciens de nos plantes ligneuses ! Les plus importantes espèces de conifères utilisés en phytothérapie, sont toutes des représentantes de la famille des Pinacées, notamment :
• Les pins : Ils possèdent des aiguilles plus moins longues, insérées par 2, 3 4 ou 5 sur les rameaux. Les cônes fructifères du type « pomme de pin » sont caractéristiques. Le pin sylvestre (Pinus sylvestris) est couramment employé en phyto-aromathérapie. Fréquent dans les plaines et en particulier la côte Atlantique-Ouest, ce dernier est facilement reconnaissable à ses aiguilles longues de 5 à 8 cm, assemblées par deux.
• Les sapins : Ces grands arbres à la silhouette conique possèdent des aiguilles courtes et aplaties, non piquantes, généralement disposées en spirale tout le long d’un rameau. En emploie principalement le sapin blanc (Abies alba) et le sapin baumier (Abies balsamea).
• Les cèdres : Le cèdre de l’Atlas (Cedrus atlantica) reconnaissable à sa cime en forme de table et ses courtes aiguilles (- de 3cm) vert foncé à bleutées, donne une huile essentielle puissante, prisée en cosmétique, tandis que le cèdre du Liban (Cedrus libani) constitue un remède intéressant en gemmothérapie.
• Les mélèzes : Enfin le mélèze commun (Larix decidua), aux fines aiguilles rassemblées par « paquets » denses sur les rameaux, est employé sous de nombreuses formes en phytothérapie, ainsi qu’en gemmothérapie. C’est un des rares conifères à perdre ses aiguilles en hiver !
L’épicéa (Picea abies) mérite également à être cité en tant que comestible (aiguilles et bourgeons), en revanche, il n’est pas usité comme ses cousins en phytothérapie.
Attention à l’if !
Cueillir des bourgeons de sapin à la place de ceux du mélèze n’a pas d’incidence, en revanche, il est primordial d’éviter toute confusion avec l’if (Taxus baccata), l’arbre le plus mortellement dangereux de notre flore ! Ce dernier possède des aiguilles aplaties et terminées en pointe, évoquant celles d’un sapin. Cependant, les aiguilles d’if sont insérées sur un seul plan en opposition et non en verticille comme celles du sapin. Par ailleurs l’if se distingue à ses cônes fructifères semblables à de petites baies rouges nommées « arilles », tandis que les sapins produisent de remarquables cônes à écailles. Ajoutons également que ce dernier, s’il n’est pas taillé, possède un port plutôt ovale et désordonné, contrairement au sapin, nettement conique. Une sortie botanique avec un expert est de rigueur car toute confusion s’avèrerait fatale.
Des bourgeons « respiratoires »
Durant la saison des affections hivernales, vous pouvez compter sur les bourgeons de pin et de sapin ! En effet, ces parties végétales riches en résine concentrent des essences balsamiques, aux propriétés antiseptiques, décongestionnantes des voies respiratoires et même anti-inflammatoires . A la fois expectorants et mucolytiques ces bourgeons aident à fluidifier les sécrétions bronchiques et à se libérer des encombrements. Ces derniers peuvent être employés en cas de rhume, toux grasse et affection bronchique bégnine. À cet effet ils seront préparés très simplement sous forme d’infusion, seuls ou en mélange pour profiter des bienfaits d’une synergie entre différentes plantes aux propriétés complémentaires (exemple de synergie ci-après).
L’infusion peut aussi servir de base pour réaliser des fumigations (respiration des vapeurs de plantes), en association avec des feuilles d’eucalyptus. On y ajoutera volontiers 2 à 3 gouttes d’huiles essentielles antiseptiques et décongestionnantes (Eucalyptus radiata et Pinus sylvestris ou Abies balsamea par exemple), pour renforcer les effets du remède. Les bourgeons de résineux donnent également d’excellents sirops à la saveur boisée, parfaits en cas de toux et de gorge irritée. Ces sirops peuvent se trouver facilement dans le commerce ou être confectionnés à partir d’une infusion des bourgeons de pins, sapins, épicéa ou mélèze au choix. Enfin, il est possible de trouver les bourgeons de résineux sous d’autres formes telles que des gélules, teintures mères ou extraits fluides, etc.
Trésors de l’aromathérapie…
Comme évoqué précédemment, les bienfaits des résineux résident en particulier dans leur essence aromatique riche en monoterpènes, des molécules positivantes, décongestionnantes et antiseptiques atmosphériques. Ainsi les huiles essentielles de pins (Pinus sylvestris et Pinus pinaster) et de sapin (Abies balsamea et Abies alba) sont particulièrement intéressantes pour soulager les troubles de la sphère ORL. On leur reconnaît notamment une activité antiseptique et même antifongique ciblée sur les voies respiratoires. Les huiles essentielles de pins et de sapins peuvent être facilement employées en diffusion pour assainir une pièce, mais aussi sous forme d’inhalation ou en baume pectoral pour soulager et combattre les symptômes des affections hivernales de type rhinite, rhinopharyngite ou bronchite.
Notons que les huiles essentielles de pin en particulier, possèdent aussi des propriétés anti-inflammatoires et immunostimulantes, due à leur grande richesse en α-pinène et β-pinène, au propriétés cortison-like (hormone mimétique, dopant la production de notre cortisone naturelle). Ainsi elles se révèlent efficaces en application cutanée en cas de douleurs ostéo-articulaires, d’asthénie et de fatigue, ou même pour renforcer les organismes sujets aux infections à répétition. Les huiles essentielles de résineux sont généralement très bien tolérées aux doses physiologiques mais doivent toujours être diluées en une huile végétale avant un usage externe par précaution. Pas d’usage chez les femmes enceintes ou allaitantes, les enfants de moins de 12 ans ou en cas d’allergie à la térébenthine. En cause de son caractère hypertenseur, la méfiance est de mise en cas d’hypertension. Il est préférable de toujours demander conseil à un professionnel pour être guidé dans l’usage des huiles essentielles.
Et de la gemmothérapie !
Enfin, les élixirs de bourgeons de résineux constituent de précieux remèdes de la gemmothérapie, aux propriétés étonnantes. Le bourgeon du pin de montagne (Pinus montana) par exemple, est un indispensable à recommander en cas de troubles ostéo-articulaires. En effet ce dernier possède une action régénératrice sur les tissus osseux et les cartilages en stimulant l’activité des chondrocytes (cellules constitutives du cartilage) et la trame protéique osseuse. Ainsi il est parfait pour prévenir le vieillissement du squelette et lutter contre l’ostéoporose et les rhumatismes liés à l’arthrose. Le bourgeon de sapin (Abies alba ou Abies pectinata) possède une action similaire, et offre en plus une activité marquée pour combattre la déminéralisation pathologique qui touche les jeunes enfants (rachitisme et retards de croissance) .
Tandis que le bourgeon de mélèze présente une action vasoprotectrice et vasotonique, idéale pour améliorer la circulation en cas de jambes lourdes et varices. Il contribuerait également à améliorer le métabolisme des lipides et à abaisser le taux de cholestérol LDL ou mauvais cholestérol. Enfin le bourgeon de cèdre du Liban quant à lui, sera employé en cas de troubles cutanés avec irritation et peau sèche (ex : eczéma sec), ou en cas d’irritation de la muqueuse digestive. Voilà un bel aperçu de l’étendu du pouvoir des arbres résineux, qui révèlent un large potentiel thérapeutique et de nombreuses possibilités pour améliorer notre santé !
Complexe articulaire :
Pour profiter des bienfaits des conifères en gemmothérapie, voici un complexe simple et sécuritaire à employer utile pour apaiser les articulations et soutenir le squelette en cas d’ostéoporose. Dans un flacon de 50ml, mélangez à part égale :
– Macérat glycériné concentré de pin des montagne
– Macérat glycériné concentré de cassis
– Macérat glycériné concentré de sapin
– Macérat glycériné concentré de ronce
– Macérat glycériné concentré d’airelle
Prendre 10 gouttes du mélange 3 fois par jour pendant au moins 1 mois, renouvelable.